Nous
voyons bien que face à la crise profonde qui nous touche, le monde
politique semble désemparé, voire à la dérive, la
communication se limitant souvent à des formules incantatoires
destinées à rassurer le citoyen, ou à le préparer à des
lendemains qui ne chantent plus.
De
toute façon, il n'est pas responsable, n'est-ce pas ? Les
grandes décisions et directions sont prises par les instances
européennes, elles-mêmes fers de lance des marchés, groupes
financiers et autres lobbys privés. Nous savons tout cela.
Nous
savons aussi que l'enrichissement exponentiel et grotesque d'un très
petit pourcentage de la population ne profite à personne, même pas
à eux, puisqu'ils ont déjà tout et qu'ils n'achètent plus rien,
mis à part des boîtes aux lettres fictives dans les paradis
fiscaux.
C'est
donc cette mort de facto de la démocratie qui a fait naître en moi,
et en beaucoup d'autres,
une colère grandissante et tenace...
Et
cette colère m'a poussé à écrire cette Lettre
ouverte aux femmes et hommes politiques.
Quand
cette Lettre est
devenue un livre, j'ai
pensé qu'elle devenait du coup un outil bien pratique... Nos élus
nous répètent à l'envi qu'ils sont à l'écoute du citoyen... J'ai
donc tenté une action et je me suis dit qu'au moins ils tendraient
l'oreille quand ils apprendraient qu'un citoyen s'adresse à eux,
fût-ce par ce moyen désuet qu'est le livre.
Que
nenni ! A l'occasion de la lecture publique de la « Lettre »
à la Foire du Livre de Bruxelles, j'ai annoncé par courriel son
existence à près de 230
élus,
membres du gouvernement, sénateurs et députés à tous les niveaux
de pouvoir. J'ai
reçu... 11 réponses,
allant de la plus formatée à la plus personnalisée. Parmi
celles-ci, deux ont demandé à prendre connaissance du livre. Que
ces deux-là, et les neuf autres, soient ici remerciés, car c'est
terrible de se sentir nié par ceux qu'on a contribué à porter au
poste où ils se trouvent. Enfin, quand je dis "nié", il ne s'agit pas de moi, ni même de ce modeste objet qu'est le livre, mais du lien qui est censé existé entre l'élu et l'électeur. Et en passant, je pense plus
particulièrement à une des familles politiques dont je me sens proche... car ce sont eux qui ont le moins daigné
répondre... vous vous demandez qui... non, pas ceux-là... les
autres... ah je brûle d'envie de dire qui, et même de citer des
noms... je devrais le faire, oui, je le ferai, bientôt, d'une manière ou
d'une autre...
Bien
sûr, je comprends. Tous n'ont pas à leur disposition une équipe
pour gérer l'abondant courrier qu'ils ne manquent pas de recevoir.
Mais deux lignes vite tapées, c'est à la portée de tout le monde,
parmi les réponses d'ailleurs, quelques-unes étaient de gentilles
réponses artisanales...
Je
comprends aussi que la fonction politique implique un travail
quotidien concret, technique, je comprends qu'ils n'ont pas besoin
d'un livre pour leur dire ce qu'il convient de faire. Mais comme dans
toutes les professions, une prise de distance par rapport au
quotidien ne s'impose-t-elle pas de temps à autre ? Surtout en
politique, surtout en cette période de crise grave où les commandes
échappent à ceux dont c'est la fonction d'être, justement, aux
commandes... et surtout s'ils se disent à l'écoute du citoyen...
Vous
allez m'objecter que ça y est, il fait la promo de son livre... et
il se livre à un chantage ! Qu'un politicien à l'écoute doit
forcément acheter le livre ? Bon... ben, que répondre... ?
Ni moi ni l'éditeur n'avons les moyens d'offrir le livre à
l'ensemble de la classe politique... mais à notre décharge, il ne
coûte que 7 €... un peu plus qu'une lettre fermée et recommandée,
envoyée par la poste. Et l'objet est tout de même plus beau...
Voici, pour information, la copie de ce courriel adressé à plus ou moins 230 élus. J'ai profité de la lecture publique de la "Lettre ouverte" à la Foire du Livre de Bruxelles, en mars 2013, pour informer nos élus de l'existence de celle-ci.
Voici, pour information, la copie de ce courriel adressé à plus ou moins 230 élus. J'ai profité de la lecture publique de la "Lettre ouverte" à la Foire du Livre de Bruxelles, en mars 2013, pour informer nos élus de l'existence de celle-ci.
Madame
la Ministre, monsieur le Ministre,
Madame
la Députée, monsieur le Député,
Madame
la Sénatrice, monsieur le Sénateur,
Comme
à vos collègues,
Je
vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps...
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps...
(Boris
Vian)
Je me
permets de vous convier à la Foire du Livre de Bruxelles, espace
« Théâtre », ce
vendredi 8 mars à 18 heures,
pour la lecture publique de ma
Lettre
ouverte à nos femmes et hommes politiques
Petit
rappel (à l'ordre) élémentaire avant action
Texte
en dents de scie et à couteaux tirés
parue aux Éditions du
Cerisier |
La
lecture-spectacle sera assurée par les comédiens des Brigades
d'interventions poétiques de la compagnie Le Grand Asile.
Contrairement
à ce qu'une partie du titre laisserait penser, cette lettre que
j'adresse à nos gouvernants et nos élus, est une lettre d'amour,
mais... d'amour trahi. Pas (encore) une lettre de rupture, telle que
celle, toutes proportions gardées, que le clown Beppe Grillo a
infligé à la classe politique italienne, et donc à l'Italie, et à
l'Europe. Et contrairement à celle du clown, celle-ci n'est ni
négative, ni dévastatrice.
Ma
modeste lettre est donc, tristement, d'actualité.
Elle
n'est pas un texte partisan et s'adresse à vous qui avez fait de la
politique votre métier et, j'espère, votre idéal, toutes tendances
confondues, mais aussi, bien sûr, à nous tous, les électeurs, sans
qui vous n'exerceriez pas ce métier que j'aimerais croire beau.
Un
texte citoyen, en somme, qui revisite le sens du mot "démocratie"
et de la fonction politique tout en saluant quelques-unes de vos
victoires passées. Il n'est à situer ni à gauche ni à droite,
mais bien au centre, une sorte de "centre absolu", ou
...oserais-je le dire d' "extrême-centre"!
Avec
autant d'amertume que Boris Vian dans sa célèbre chanson citée
plus haut, et aussi peu d'espoir d'attirer votre attention, je vous
invite malgré tout à cette lecture. Et si vous ne pouvez être
présent ce vendredi 8 mars, il y a ce petit livre... et je puis vous
assurer que je ne cherche pas à « vendre ma marchandise »,
le prix (7€) dépasse à peine le prix d'une lettre recommandée...,
mais à vous dire
quelque chose,
comme d'autres le font, partout, avant qu'il ne soit trop tard pour
vous, pour nous, pour tout le monde... Le réalisme n'est plus tout à
fait là où on pense qu'il se trouve... voir l'Italie aujourd'hui...
Je
vous remercie et garde l'espoir, malgré tout ...
Avec
(encore) mes meilleurs sentiments
Lucien
Putz